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Libres paroles : Le réalisateur documentariste Dominique Dattola nous parle de son film « Les trois vies du chevalier »

Libres paroles : Le réalisateur documentariste Dominique Dattola nous parle de son film « Les trois vies du chevalier »

Militant laïque et défenseur de la liberté de penser, le cinéaste documentariste Dominique Dattola a été en poste comme réalisateur à la Cour Pénale Internationale de La Haye en charge de la diffusion et de l’enregistrement des audiences, puis pendant dix ans vice-président du Syndicat National des Auteurs et Compositeurs (S.N.A.C.). Auteur de plusieurs courts métrages, son film « Les 3 Vies du Chevalier « dédié à François-Jean Lefebvre, plus connu sous le nom de chevalier de la Barre pour avoir été condamné à mort le 1er juillet 1766 pour blasphème et sacrilège, est son premier long-métrage documentaire. Son film retrace un procès arbitraire instruit en France au siècle des lumières et qui continue de défrayer la chronique depuis plus de 250 ans. Un récit éclairé par de nombreux chercheurs dans une fresque où se mêlent philosophie et politique au rythme d’une musique originale interprétée par l’Orchestre de Picardie.

 

« L’Hérétique n’est pas celui qui brûle sur le bûcher mais celui qui l’allume. » Francis Bacon (1561-1626)

« À travers le monde, le délit de blasphème est encore malheureusement un sujet brulant d’actualité et la bataille pour la laïcité n’est toujours pas gagnée. Les Trois vies du chevalier est un film d’ouverture au débat citoyen. »  Dominique Dattola

LE CHEVALIER DE LA BARRE

En 1766 François-Jean Lefebvre de la Barre, jeune noble désargenté de la région picarde, plus libertin qu’anticlérical, est arrêté car soupçonné de ne pas avoir ôté son chapeau au passage d’une procession religieuse. La police fouille au domicile du jeune homme et découvre, faute suprême, un exemplaire du Dictionnaire philosophique portatif de Voltaire, ouvrage placé à l’index par l’Église. Une déclaration royale récente, en date du 16 avril 1757, punit de mort les auteurs et imprimeurs d’écrits « tendant à attaquer la religion » et « émouvoir les esprits ».

largelargeSuit alors un procès expéditif au tribunal d’Abbeville où le jeune homme est condamné à mort pour impiété et sacrilège. Le 1er juillet 1766, le chevalier de la Barre est supplicié. Il subit la question ordinaire et les brodequins, torture qui consiste à lui broyer les jambes, puis dut faire amende honorable avant d’avoir la langue tranchée. Après ces supplices il sera décapité en place d’Abbeville, son corps jeté dans le bûcher avec un exemplaire du livre de Voltaire.

Le chevalier de la Barre était bien la victime expiatoire d’un système qui avait besoin de faire un exemple. Ses détracteurs n’arrivaient pas à se saisir de Voltaire. Aussi à défaut de brûler l’auteur ils ont brûlé un de ses lecteurs.

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Le chevalier de la Barre était âgé alors de 20 ans et son exécution allait susciter une vive émotion à travers l’Europe éclairée. Friedrich Grimm dans sa correspondance littéraire, écrira que le Chevalier était « mort avec un courage et une tranquillité sans exemple. »

LES TROIS VIES DU CHEVALIER, FILM DOCUMENTAIRE ET FILM DE MÉMOIRE, RACONTE L’HISTOIRE DE CE PERSONNAGE SYMBOLE DE LA LAÏCITÉ.

TROIS FILS NARRATIFS S’ENTRECROISENT :

Le film relate les modalités de son procès et la lutte de ses défenseurs pour sa réhabilitation… Il pose la question de la liberté de penser et de la liberté d’expression depuis l’ancien régime jusqu’à aujourd’hui. Leurs routes se croisent régulièrement à travers les siècles tant les promoteurs de la Laïcité ont fait du martyre du Chevalier, le porte-étendard de leur combat pour la liberté absolue de conscience. Un récit éclairé par de nombreux chercheurs ou militants, religieux ou non croyants, des gens aussi différents que le philosophe, lumineux, Henri Peña-Ruiz, l’avocat Henri Leclerc, des militants laïcs (dont Alain Sac-Epée, du groupe La Barre d’Abbeville), mais aussi des religieux, comme le Père Brunel (abbé de Saint-Wulfran d’Abbeville) ou le Père Francis Lecomte (archiviste diocésain d’Amiens).

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Les Trois vies du Chevalier, c’est aussi une histoire de statue, celle de la réalisation de la nouvelle statue du chevalier, (de son modelage jusqu’à son installation à Paris, en passant par la coulée de bronze en fusion.) inaugurée le 24 février 2001 dans le petit square Nadar, à Montmartre, où, ironiquement, les mains dans les poches, le sourire aux lèvres, il défie du regard la basilique du Sacré-Cœur, ce symbole de la réaction catholique construite après la Commune de Paris. Sur le socle on peut lire : « Au Chevalier de La Barre, supplicié à l’âge de 19 ans, le 19 juillet 1766, pour n’avoir pas salué une procession. »

C’est d’ailleurs de cette statue qu’est né l’idée du film en 1999 puisque Dominique Dattola, au départ, avait voulu suivre le travail du sculpteur Emmanuel Ball.

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Les Trois vies du Chevalier, c’est enfin et aussi une fresque menée au rythme d’une musique originale interprétée à l’image par l’Orchestre de Picardie.

Dominique Dattola en est l’auteur. Le Crayon est allé à sa rencontre. Nous publions ici le fruit de cet entretien.

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Le Crayon – Votre film relate le procès du Chevalier de la Barre mais pas uniquement. Vous êtes parti du Chevalier, mais pour aller où ? Quel est le fil conducteur des Trois vies ?En d’autres termes,Votre film a pour titre « Les Trois vies du Chevalier ».  Pourquoi un tel titre ?

largeDominique Dattola – Le film nous entraîne dans l’histoire mouvementée de la lutte pour la liberté de penser en France depuis l’ancien régime jusqu’au XXIe siècle, qui se confond en 1905 dans le récit avec celle en faveur de la Laïcité, au moment du vote de la fameuse loi dite des séparations des églises et de l’Etat. Dans cette saga, à la thématique très abstraite, l’histoire du Chevalier de la Barre était le meilleur vecteur, la meilleure illustration de cette émancipation, car son assassinat sous l’Ancien régime, avait été le point de départ d’une bataille farouche pour sa réhabilitation à travers les siècles d’une part, et conjointement celle non moins tumultueuse de l’abolition du terrible délit de blasphème dont il avait été victime. Ce nobliau sauvageon sans envergure, héros post-mortem malgré lui, reste encore aujourd’hui la parfaite incarnation de ce qu’il pourrait arriver à chacun d’entre nous dans un pays ou religion et politique seraient imbriquées à nouveau de façon inextricables. Pourquoi les 3 Vies du Chevalier ? Une première vie jusqu’à son exécution, la sienne. Une deuxième vie jusqu’à l’érection de la statue qui fut sculptée à Montmartre à sa mémoire en 1905 et finalement déboulonnée en 1941 par les nazis, et une troisième – espérons que ce soit la dernière – depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’à sa ré-érection au même endroit par les militants laïques en 2001 sous une forme plus contemporaine. 260 ans d’Histoire, depuis 1745 jusqu’en 2005, truffés de rebondissements et d’anecdotes.

Le Crayon – Qu’est-ce qui vous a décidé à faire ce film ?

Dominique Dattola – Il y avait déjà eu d’autres affaires sur lesquelles je m’étais penché : par exemple celle de l’abbé libertin marseillais Loys Goffridi, brûlé à Aix-en-Provence en 1610, à la suite de ce même type d’imbroglio politico-religieux, même si l’acte d’accusation était très différent, le processus qui avait conduit à son exécution avait été le même : la justice civile avait bien jugé un crime religieux. Je n’avais pas réussi à monter la production de ce qui aurait dû être un ouvrage de pure fiction basé sur des faits réels. Trop onéreux ! Alors quand j’ai croisé la route du Chevalier de la Barre, je connaissais déjà le sujet de la collusion des pouvoirs, mais là heureusement, il y avait suffisamment de matière pour ancrer ce nouveau projet dans une esthétique plus réaliste, à la croisée des Arts et de la Politique, là où tous les procédés audiovisuels exploitables sont juxtaposables sans parti pris pour dérouler chronologiquement le récit documentaire.

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Le Crayon – Pour votre film vous ne vous êtes pas contenté d’en être le réalisateur, mais vous avez également assumé la production. J’imagine que tout cela a dû demander du temps et de l’énergie. Comment avez-vous pu faire front à une telle aventure ? Avez-vous eu des difficultés à le réaliser ?

Dominique Dattola – Certains parlent de sacrifice à mon sujet. Moi je parle plutôt d’un dévouement à une cause. Il faut savoir se donner à une idée plus grande que soit, et s’y consacrer corps et âme le temps qu’il faut pour tenter de la faire aboutir, comme l’exposait si bien Jean Jaurès dans son discours à la jeunesse : « sans se soucier d’un quelconque espoir de récompense ». Quinze ans de travail de fourmi, peu d’argent, mais énormément de ressources humaines et de soutiens crédités au générique, et du Génie au sens littéral du terme de la part de chacun, pour contourner les écueils financiers. Des difficultés, bien entendu ! Quelle production n’en connait pas !? Elles sont toutes singulières, uniques. Dans le cas de ce film, au final très indépendant, une totale liberté d’expression dans la ligne éditoriale. Vu le sujet, c’était la moindre des choses. Aujourd’hui, je suis passé à autre chose.

Le Crayon – En ces temps de renaissance de certaines formes d’obscurantisme, comment a été reçu votre film ? Et en quoi peut-il éclairer l’actualité ?  Comment a-t-il été reçu dans les milieux éducatifs ? A-t-il d’ailleurs une vocation pédagogique ?

Dominique Dattola – Le film est sorti en salles en 2014 et revient encore en effet de temps à autre à l’affiche pour éclairer les débats citoyens sur la thématique de la Laïcité. J’ai dit plus haut que j’espérais que le Chevalier n’ait pas une quatrième vie, mais l’actualité, en France comme ailleurs, nous a montré que les remugles de l’Histoire font encore régulièrement vaciller la liberté d’expression, voire à certains moments tentent de l’étouffer totalement par l’intimidation ou la force. Dans cet équilibre explosif où la liberté de penser est à l’étroit, et où l’intolérance cherche à s’imposer par tous les moyens, le procès du Chevalier de la Barre continue de nous éclairer symboliquement depuis son lointain passé pour mieux appréhender le présent, car les chefs d’accusation d’une banalité terrible dont il a été affublé et qui l’ont mené au calvaire, pourraient encore toucher chacun d’entre nous à n’importe quel moment, si le pouvoir temporel ne s’affranchissait plus des pouvoirs spirituels. La 4e Vie du Chevalier, c’est bien la diffusion de cet opus audiovisuel dédié à la Laïcité qui a été conçu comme une sentinelle pédagogique pour conscientiser le public sur les dangers de la radicalisation religieuse des communautés ou bien même, et je dirai même surtout, des appareils d’état. Le film continue de jouer pleinement son rôle auprès du grand public pour rappeler et rappeler encore, que le bien vivre ensemble passe par le respect des opinions religieuses de chacun et que les institutions sont là pour en garantir la pluralité sans jamais en favoriser aucune, à l’exception bien entendu de celle qui n’en est pas une, et qui englobe et cimente toutes les autres, à savoir cette fameuse Laïcité qui permet à toutes les options spirituelles de coexister pacifiquement dans l’espace publique. Pour l’affirmation très claire de ce point de vue, le film a reçu le satisfécit de nombreuses institutions du monde de l’éducation. Citons bien entendu en premier lieu l’UNESCO dont nous avons reçu le haut parrainage.

Le Crayon – Votre film a-t-il fait l’objet d’une diffusion sur les chaines publiques type France 3 ou Arte ?

Dominique Dattola – Dans la profession, nous savons qu’un film qui a été produit en dehors du système a peu de chances d’y être diffusé. J’ai essuyé de nombreux refus. Ce n’est pas faute d’être revenu à la charge à plusieurs reprises. Il serait bien commode de dire que le sujet dérange les chaînes à ce point qu’ils ne veulent pas le diffuser. Je ne le pense pas. Les refus relèvent plus des questions de forme que du fond : format carré, durée hors norme pour la TV (bien qu’il soit diffusable en deux parties), refus des codes traditionnels du documentaire télévisuel (pas d’accroches anti zapping, aucun sous-titre). Si je suis ouvert à d’éventuelles retouches cosmétiques pour arrondir les angles, je reste opposé à des remaniements structurels adaptatifs profonds pour faire rentrer ce film à la masse dans les canons d’une grille formatée. Il s’agit d’un film élaboré librement pour le cinéma. Pour être diffusé à la télévision, s’il doit l’être, ce serait dans cet état d’esprit. Je n’ai rien contre le petit écran, j’y ai travaillé vingt-cinq ans. Mais là, c’est différent. Je ne désespère pas. Nous verrons.

Le Crayon – Aviez-vous envisagé une diffusion de votre film à l’international ?

largeDominique Dattola– Il y a eu quelques séances organisées dans le monde francophone, au Québec et en Belgique. Trop peu à mon goût. Le Maghreb et l’Afrique étaient également dans mon collimateur, sans résultat pour l’instant. Une excellente traduction du film en anglais a permis de clore à Singapour en 2016, un colloque international sur « Islam & Laïcité » en partenariat avec Sciences Po. Paris, le CNRS et the National University of Singapore, sous les auspices du Ministère des Affaires étrangères.

Le Crayon – Comment s’est fait le choix des personnes interviewées ?

Dominique Dattola – Dans les grandes lignes, trois équipes : les anticléricaux dans leur face à face idéologique avec les religieux, plus le comité arbitral composé d’universitaires & d’historiens pour décrypter, commenter, et pondérer les propos des deux premiers groupes en y intégrant les vertus de la Laïcité, sans laquelle ils seraient bien encore capables de se crêper le chignon. J’ai réussi à interviewer chaque intervenant dans son champ exact de savoir historique, philosophique, politique ou religieux pour détailler le plus fidèlement possible tel ou tel épisode historique du récit. Ils sont tous pertinents et à leurs places. J’ai veillé systématiquement à ce que leur niveau de langage soit compréhensible par des collégiens de 3e. Ce n’a pas été facile, mais les projections test organisées pour cette tranche d’âge ont montré indéniablement que le pari avait été tenu, même si les consultants pédagogiques ont préféré réserver le programme aux lycéens dès la seconde.

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Le Crayon – Selon vous, quelles sont les solutions pour que la justice soit impartiale ?

Dominique Dattola– Je doute que la justice soit un jour réellement impartiale, mais disons que pour qu’elle soit plus équitable, là encore, il s’agirait pour moi de renforcer la séparation stricte des pouvoirs, celle de la justice avec la politique et celle de la justice avec la religion.

Le Crayon – Quelle serait votre définition de la Laïcité ?

Dominique Dattola – Permettre librement à chacun de croire ou de ne pas croire, sans être inquiété par quiconque ne partageant pas les mêmes options spirituelles.

Le Crayon – Votre documentaire a été honoré du Prix de l’Initiative laïque au Rendez-Vous de l’histoire de Blois, pouvez-vous nous dire en quoi ce prix consiste ?

Dominique Dattola – C’est un prix qui a été décerné conjointement par la MAIF et la MGEN en ouverture des Rencontres de Blois, et qui récompensait une initiative remarquable en faveur de la Laïcité. Dans le cas de ce film, il a permis d’ouvrir plus naturellement l’accès au public enseignant et étudiant.

Le Crayon – Les Trois vies du Chevalier aborde la question du blasphème, soulevée de nouveau en 2006 avec l’affaire des caricatures de Mahomet. Ce retour de l’obscurantisme a-t-il orienté votre choix de vous lancer dans la réalisation de ce film ? Votre film est sorti en salle en avril 2014. Un an plus tard toute l’équipe de rédaction d’un journal satirique était en partie décimée au nom de Dieu sous prétexte de blasphème. Auriez-vous fait le même film après cet attentat ?  Pensez-vous que la liberté d’expression doit être soumise au fait de ne pas offenser ?

Dominique Dattola – J’avais collaboré à un magazine de la rédaction de France 3 national en 2006 sur l’affaire des caricatures danoises parues dans Jyllands-Posten. J’étais alerté du danger qui planait, mais Les 3 Vies du Chevalier était déjà en chantier depuis 1999. Je n’y ai donc rien changé malgré l’actualité. J’ai continué à faire exactement le même film que celui auquel je pensais initialement. Je ne parle pas de la forme qui a évolué au fil des années mais du contenu. Après l’attentat de Charlie Hebdo en 2015, je n’aurais rien changé non plus à ce programme, s’il n’avait pas été terminé à cette période. Il s’est toujours agit d’un film historique, d’un rappel documenté de faits anciens, sans prise officielle sur l’actualité, bien qu’ils soient hélas toujours d’une actualité folle. C’est toute la force du film je crois. Je ne suis pas journaliste, je suis réalisateur. Il m’est plus facile d’interroger l’Histoire que le présent dans lequel j’évolue.

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Le Crayon – Brassens disait :

« Les dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez

Et c’est la mort, la mort toujours recommencée. » 

Six ans après les attentats de janvier, pensez-vous que la liberté d’expression, à ce sujet, ait régressé ? Pensez-vous qu’elle doive être soumise au fait de ne pas offenser ?

Dominique Dattola – Il me semble bien que depuis le 11 septembre 2001, le politiquement correct a très nettement progressé au fil des attentats dans les sociétés démocratiques, et que par un effet mécanique, c’est la liberté d’expression qui en a pris à chaque fois un sérieux coup dans la gueule dans ces pays-là. Il devient aujourd’hui très hasardeux de faire de l’humour à l’encontre d’une communauté X, Y, Z, sans être taxé immédiatement de raciste. Plus personne ne sait très bien où situer le curseur dans la sphère publique, y compris sur les réseaux sociaux. Je ne parle bien entendu pas d’appels manifestes à la haine, la discrimination ou la violence qui sont réprimés à juste titre depuis la loi sur la presse de 1881 si je me souviens bien, mais juste de l’humour dont le dessin de presse en est, entre autres, le noble instrument. Quand doit-on s’autocensurer ? Quand doit-on censurer ? De mon point de vue jamais, mais la pression politique est devenue très forte. La société est devenue une vraie poudrière où tout propos peut devenir très vite sujet à interprétation, délation, dépôt de plainte, représailles, embrasement. Tout le monde a les nerfs à vif, et se sent très vite, trop vite, offensé. Plutôt que de réfléchir aux raisons pour lesquelles les populations ont les nerfs à vif, les législateurs sont tentés de restreindre la liberté d’expression pour se débarrasser du problème et pourquoi pas de censurer carrément les humoristes de presse. Je ne suis pas sociologue, mais il me semble que les tensions communautaires qui se durcissent partout dans le monde cachent un malaise social plus profond, celui de la paupérisation galopante des plus fragiles, récupérés facilement par les extrémistes de tous bords qui savent très bien exploiter leur ignorance, pour les dresser, les uns contre les autres, à leur profit. Pour ma part, je ne vois qu’un partage plus juste des richesses qui permette à chacun de vivre décemment et d’une instruction laïque associée pour tenter d’enrayer cette pandémie morale planétaire.

Le Crayon – Enfin et pour conclure je serai tenté de demander au réalisateur que vous êtes quel est selon vous le plus grand film satirique ?

Dominique Dattola – Le Dictateur de Charlie Chaplin sorti en salle en 1940.

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Entretien réalisé par Alexandre FAURE

AUTOUR DU FILM

« Les Trois vies du Chevalier », un film de Dominique Dattola, genre récit documentaire, sortie en salle le 23 avril 2014, 1h 50

Prix de l’Initiative laïque au Rendez-vous de l’Histoire de Blois.

Film d’ouverture au débat citoyen, « Les trois vies du Chevalier » est soutenu notamment par le Musée Voltaire de la Ville de Genève et est placé sous le haut patronage de la Commission Nationale Française pour l’Unesco. Il est promu et soutenu par le Ministère de l’Éducation Nationale pour sa dimension pédagogique autour des valeurs de la laïcité.

Pour plus d’informations sur le film, consultez le site : www.les3viesduchevalier.org

LES TROIS VIES DU CHEVALIER : UN FILM SYMPHONIQUE AVEC L’ORCHESTRE DE PICARDIE ET L’ENSEMBLE VOCAL DE PICARDIE. AVEC OLIVIER HOLT EN DIRECTION D’ORCHESTRE ET BÉATRICE WARCOLLIER EN CHEF DE CHŒUR.

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UN LIVRET PÉDAGOGIQUE

largeIl accompagne le film et est proposé par le Fonds Maif pour l‘Education.

Il aborde les pistes pédagogiques suivantes :

–  Qu’est-ce que la justice sous l’Ancien Régime ?

– Qu’est-ce que l’injuste ? Qu’est-ce que la faute ?

– La philosophie des Lumières est-elle dangereuse ?

– La dénonciation est-elle une preuve de culpabilité ?

– La torture et la peine de mort sont-elles des peines justes ?

– De nouveaux droits pour les citoyens ?

– Qu’est-ce que la laïcité ?

Dominique Dattola en est le directeur de publication. Son comité de rédaction est composé de Véronique Aubrun professeur d‘histoire géographie, Franck Millet professeur de philosophie, Isabelle Maupin professeur de français. L’Illustration de couverture est de François Giovangigli

LE RÉALISATEUR :

largeMilitant laïque et défenseur de la liberté de penser, très jeune Dominique Dattola investit la scène des théâtres (le Théâtre National de Marseille, puis le Théâtre Antique d’Orange) comme régisseur son et lumières. Participant aux Chorégies et au festival de jazz, Dominique Dattola décide alors de se consacrer à l’image. Il devient Chef Monteur à TF1, à France 3 Corse avant de rejoindre la rédaction nationale de la chaine pour collaborer pendant dix ans à l’émission « Pièces à conviction ».

Dominique Dattola se lance ensuite dans l’enseignement en dirigeant l’Atelier de télévision du Master de Journalisme Européen de l’Université de Reims Champagne Ardenne avant de partir en poste comme réalisateur à la Cour Pénale Internationale de La Haye en charge de la diffusion et de l’enregistrement des audiences.

Auteur de plusieurs courts métrages, Les 3 Vies du Chevalier est son premier long-métrage documentaire.

Dominique Dattola travaille aujourd’hui sur un projet transmédia sur le bestiaire provençale.


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